Faut-il privilégier le sucre de betterave bio ou le sucre de canne bio ? Comment choisir le meilleur sucre bio en mêlant la notion de plaisir et les attentes santé, de la planète et de l’Homme que portent le consommateur ? Ces questions, beaucoup d’entreprises sur le marché du bio se les posent. Alors, comment choisir le meilleur sucre ?

Dans les rayons des magasins, le constat est simple :

  • Certains produits restent trop sucrés,
  • la provenance des sucres bio et leurs alternatives est souvent lointaine,
  • les produits sont considérés comme trop transformés (comme le sirop de glucose/fructose, sucre raffiné).

En tant que fabricant du secteur des produits biologiques, ces enjeux sont d’autant plus importants que les consommateurs bio citent la santé et l’environnement comme les premières raisons qui les poussent vers ce type de consommation (respectivement 61% et 48%)*.

Il est donc primordial de répondre à leurs attentes en leur proposant des produits qui respectent à la fois le corps et la planète.

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Je Dis Bio ! Les sucres bio et leurs alternatives

Ce sujet a été traité lors d’un « Je Dis Bio » le 23 septembre dernier.
Retrouvez l'intégralité de la conférence en vidéo. 

Rappel sur les sucres et la nutrition

Les sucres, que l’on retrouve sous le nom « glucide » sur le tableau des valeurs nutritionnelles des étiquettes, sont la 1ère catégorie d’ingrédients scrutée par les consommateurs**. 

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Index glycémique - Nadège Perret, Novalim Alimentec.

Plutôt que les notions de sucre lent ou rapide (non privilégiées par l’ANSES), il convient mieux de s’intéresser à l’index glycémique d’un sucre, rappelait Nadège Perret, de Novalim Alimentec. Celui-ci indique la variation de la glycémie dans le temps, induite par la consommation d’une portion d’aliment apportant 50g de glucides, rapportée à celle induite par la consommation de 50g de glucose pur. Cet index glycémique va donc dépendre de différents facteurs comme : 

  • la composition en glucides de l’aliment,
  • sa préparation culinaire ou la matrice de l’aliment,
  • le métabolisme de l’individu, etc.

Pour obtenir ces données, ce sont donc des études cliniques qui ont été menées. La base de données de l’Université de Sidney sert aujourd’hui de référence pour positionner certains sucres et certains produits par rapport aux autres.

Ensuite, il est intéressant de ramener cette donnée à la portion qui va être ingérée. Il s’agit de la charge glycémique, qui correspond à l’index glycémique du produit multiplié par la quantité de glucides (en grammes) contenus dans une portion.

Finalement, pour choisir le meilleur sucre d’un point de vue nutritionnel par rapport à un autre, il faut se rapporter à la quantité de ce sucre que l’on va intégrer dans le produit fini et étudier ensuite sa charge glycémique

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Crédit image : Cultures Sucre.

Sucres bio et filières

Mieux vaut-il s’approvisionner d’un sucre de betterave bio de France ou d’Europe, ou plutôt d’un sucre de canne bio qui vient du Paraguay ? 

A savoir : 76% du sucre de betterave bio vient d’Europe quand 83% du sucre de canne bio vient d’Amérique latine. 

Néanmoins, le choix d’un sucre n’est pas binaire et ne se cantonne pas simplement à l’origine géographique de sa culture. En effet, il faut prendre en compte l’impact environnemental global du sucre : les ressources nécessaires à la production agricole, la consommation en énergie et les impacts du procédé de fabrication, le moyen de transport utilisé, etc, mais aussi la façon dont les producteurs sont rémunérés (commerce équitable ou non).

Des études de comparaison de ces deux sucres, menées par myclimate et l’entreprise Sucre Suisse n’arrivent pas aux mêmes conclusions, mais permettent de se rendre compte que la production agricole de la betterave génère une part importante des émissions de CO2 du produit fini. Il n’y a donc pas de solution idéale.

Qu’en est-il des autres alternatives ? Quelles sont-elles ? Et comment se positionnent-elles les unes avec les autres ? On manque actuellement encore de données sur les filières des alternatives, plus marginales. Pourtant, questionner, s’informer… est le principal conseil délivré par Gaëlle Frémont, fondatrice d’Ingrébio. « Le meilleur sucre est celui que l’on connaît », insiste-t-elle en recommandant vivement de ne pas hésiter à questionner les fournisseurs et à s’informer pour comprendre les enjeux des différentes filières afin de prendre la décision la plus éclairée possible et être en mesure de la défendre auprès des consommateurs.

Exemples d’alternatives utilisées par des adhérents du Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes

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Antésite & Noirot 

L’entreprise, créée en 1898 et basée en Isère, utilise l’acide glycyrrhizique, extrait de la racine de réglisse pour sucrer et aromatiser naturellement ses produits concentrés. Ainsi, ils n’ont pas à ajouter de sucre et répondent à la recherche de consommateurs d’allégations de type « sans sucre » ou « sans sucre ajouté ». Néanmoins, dans leur gamme de sirops, on retrouve le sucre de canne et des jus de fruits à base de jus concentrés bio, savamment intégrés dans les recettes à des doses optimisées par le travail d’aromaticiens.

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Yency

Implantée dans l’Allier, la jeune entreprise Yency met en avant les superaliments, sans sucre, 100% naturel. C’est ainsi que Yency nous fait découvrir le yacon, une poire de terre d’Amérique du Sud qui a la particularité d’être un puissant prébiotique. Le sirop obtenu de ce tubercule est sucré et ressemble à du caramel. En revanche, il a un indice glycémique seulement de 1, soit un impact quasi nul sur la glycémie. Les glucides qu’il contient sont des fructo oligosaccharides, qui sont digérés par les bactéries qui composent les intestins, ce qui a donc la vertu de nourrir le microbiote intestinal.

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Mé-Mé snacking

Créée à Annecy, Mé-Mé offre un voyage gustatif et un véritable bénéfice bien-être grâce à l’apport de vitamines de la sève d’arbre et du moût de raisin, leur alternative locale et naturelle au sucre raffiné. Le moût de raisin est un fructose naturel qui constitue un apport nutritif, naturellement doux et fruité qui convient aux grands comme aux petits. Sa faible teneur en sucre évite le pic de glycémie et son apport d'énergie lente empêche toute envie de fringale sucrée.

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nüMorning 

La société lyonnaise nüMorning met à l’honneur des ingrédients bio, bruts et non transformés ainsi que l’absence de sucres raffinés dans leurs gammes de granolas, porridges, etc, pour ré-enchanter le matin. Pour cela, l’équipe utilise le sucre de fleur de coco bio, non raffiné, issu du commerce équitable et à faible indice glycémique.

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Retenons que l’alimentation est intimement liée à la notion de plaisir, et le plaisir est directement impacté par le goût sucré du produit. Ainsi, que ce soit pour son impact nutritionnel, environnemental ou social, le choix des sucres utilisés n’a rien d’anodin. 


Sources : *Baromètre Agence Bio 2021, **BENEO’s Nutrition & Health Survey 2020 (Europe).