Les cultures secondaires sont nombreuses, des plus connues comme le sarrasin, les épeautres ou l’orge brassicoles ; aux plus discrètes comme le chanvre, le lin, la cameline, le chia, le quinoa, le millet, ou le sésame ; elles représentent des marchés restreints mais avec du potentiel au regard des enjeux liés au changement climatique et de santé publique. Avec le changement climatique les ressources en eau seront en effet moins disponibles et on devrait constater un réchauffement global impactant la production des cultures actuelles (selon le dernier rapport du GIEC).

Des cultures économes en eau et en azote

Le sorgho est une culture bien connue pour la fabrication d’aliments du bétail, qui a l’avantage de moins demander d’azote et d’eau que le maïs, et d’être adapté aux zones chaudes. Le sarrasin est également intéressant car il a besoin de très peu d’azote et d’eau, permet de limiter les mauvaises herbes d’une parcelle. Il faut néanmoins être vigilant à ce que le Datura ne pousse pas dans la culture, car c’est une plante avec un fort taux d’alcaloïde que la filière agroalimentaire n’accepte pas. Le chanvre demande peu d’eau et a un fort pouvoir couvrant qui lui permet de lutter contre les adventices. Enfin, le millet est également une culture qui demande peu d’eau, résiliente face à la sécheresse et peu sensible aux maladies.

Des cultures qui poussent en Auvergne-Rhône-Alpes

En Auvergne-Rhône-Alpes, le sorgho et le sarrasin sont les céréales secondaires les plus cultivées en bio; devant les épeautres. Enfin, le millet et le chanvre représentaient respectivement 36ha et 21ha en 2021.

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Source : Agence Bio

Un marché de niche qui correspond à des attentes consommateurs

Dans un marché bio chahuté, les céréales secondaires présentent une croissance de leur part de marché. Cette diversité est particulièrement visible et recherchée dans les magasins spécialisés bio, notamment car elles sont majoritairement intégrées dans des produits revendiquant le “sans gluten”.

En France, deux grandes familles se dessinent concernant le nombre de lancements de produits alimentaires contenant des céréales secondaires (Source : Mintel) :

  • L’équipe “millet, lin, tournesol, sarrasin” : elles existent déjà en conventionnel mais il y a une perte de vitesse dans les lancements  contre une tendance croissante pour le bio.
  • L’équipe “sorgho, petit épeautre, grand épeautre, quinoa, chanvre” : elles sont moins connues, il y a moins de lancements mais ceux qui sont réalisés le sont davantage en bio qu’en conventionnel.

Intégrées dans des produits d’épicerie salée majoritairement, elles sont aussi utilisées dans le rayon petit-déjeuner, dans les biscuits sucrés ou encore dans les desserts végétaux.

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Vielle Graine, Favrichon, Priméal et Brasserie Dulion intègrent des céréales secondaires dans leurs produits.

Ces céréales secondaires ont un potentiel de développement dans le secteur bio car elles correspondent aux attentes des consommateurs sur le volet environnemental : moins de consommation d’eau et plus adapté au changement climatique. Néanmoins, ces cultures sont encore peu connues du consommateur. 

La sensibilisation des consommateurs sur ce sujet pourrait avoir un effet levier sur le développement de la filière, et créer des opportunités pour développer des produits. La première étape pourrait être d’informer sur l’usage de ces céréales, notamment à travers des idées de recettes (exemple de Vieille Graine ci-contre)

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Le 28 mars 2023, le Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes et les partenaires de la bio en Auvergne Rhône Alpes ont tenté de fournir des éléments de réponse en invitant les acteurs des filières à une journée consacrée aux cultures secondaires et graines bio.

De la production à la consommation, un panorama de la filière a été dressé avec le témoignage d’opérateurs de la filière comme Moulin Marion. Entre producteurs, collecteurs, transformateurs et distributeurs, un même objectif : lever les freins au développement de ces filières. Parmi les éléments ressortis, on peut retenir la place du consommateur, mais aussi le besoin pour les filières de retrouver plus d’échange, de mutualisation et de structuration avec une particularité : adapter le raisonnement de ces filières à la bonne échelle pour leurs marchés aujourd’hui « de niche ».

Rédaction en lien avec la Chambre d'Agriculture Auvergne-Rhône-Alpes, la FRAB AuRA et la Coopération Agricole AuRA

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