Bonjour Adrien, peux-tu nous présenter le Cluster Bio ?

Le Cluster Bio est une association loi 1901 qui rassemble des transformateurs et des distributeurs de produits biologiques. Créé dans les années 2000, au début du développement du bio en France, il compte aujourd’hui plus de 380 adhérents et accompagne les entreprises certifiées bio de l’alimentation, cosmétique, textiles et produits d’entretien sur les enjeux de ce secteur.

Véritable centre de ressources pour ses adhérents, le Cluster Bio favorise les échanges et les mises en relation, propose non seulement des formations mais aussi des accompagnements à l’innovation et à la structuration de nouvelles filières. Il est soutenu financièrement par le département de la Drôme, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Métropole de Lyon et l’État.

Quelles sont les évolutions notables du secteur bio depuis 20 ans ?

Aujourd’hui le logo AB sur les produits ne suffit plus car les consommateurs sont de plus en plus tiraillés entre le bio, le local, la problématique des emballages, l’aspect santé de leur alimentation ou la biodiversité. On est passé à une nouvelle étape du développement du bio avec l’envie du consommateur de trouver du bio français et plus en cohérence avec ses nombreuses attentes. C’est d’ailleurs le thème des prochains B.I.O.N’Days du 9 au 11 juin prochain : « comment concilier la croissance et la confiance dans le bio ? »

Qu’est-ce que la distribution bio ?

La distribution bio regroupe l’ensemble des magasins spécialisés bio avec des marques dédiées à ce secteur. Le leader est Biocoop, réelle locomotive du secteur, challengé par La Vie Claire et son réseau d’intégrés et de franchisés (dont le siège est dans le Rhône), ou les réseaux d’indépendants tels que Biomonde. Arrivent ensuite des chaînes de magasins régionalisées comme l’Eau Vive, Satoriz ou Grand Panier Bio.

On trouve aussi des magasins bio associés à des enseignes de grandes surfaces comme par exemple Naturalia (adossée à Casino), Bio C’ Bon et So Bio (adossés à Carrefour). La distribution bio s’est énormément développée ces dernières années en particulier en Auvergne-Rhône-Alpes avec l’ouverture par exemple de 41 nouveaux magasins en 2020. (1ère région en ouverture de magasins)

Quels sont les nouveaux enjeux de cette distribution bio ?

Aujourd’hui 55% des produits bio sont commercialisés en GMS et sont en moyenne 37% moins chers que les produits des magasins bio ! L’enjeu pour les magasins bio est donc d’amener des valeurs et du service : leur plus petite taille et leur situation au sein des villes en ont fait les nouveaux « magasins de proximité », effet renforcé par la crise du covid et le confinement. La croissance, jusque-là menée par l’ouverture de nombreux magasins et l’augmentation induite du chiffre d’affaires, doit devenir plus endogène. A cet effet, la distribution bio recherche des produits bio plus gourmands mais aussi plus équitables, des emballages plus vertueux et propose des conseils en particulier dans le domaine des compléments alimentaires et des cosmétiques.

Les startups foodtech ont-elles un rôle à jouer dans cette évolution de la distribution bio ?

Ce qui est nouveau, c’est que certaines enseignes sont très proactives en terme d’innovation : non seulement elles structurent en interne des cellules innovation mais elles organisent des concours pour les jeunes pousses du bio et proposent des référencements tests et des accompagnements pour faciliter l’entrée des startups. Les startups foodtech, pour lesquelles le bio est souvent un prérequis, ont en effet un vrai rôle à jouer en apportant des solutions innovantes sur la naturalité, le végétal, la santé, la gourmandise, la transparence, la moindre transformation, les ingrédients locaux… mais attention les processus de référencement sont longs et exigeants et les places restreintes !

Quels conseils donnerais-tu aux startups foodtech ?

En tant que partenaire de la FoodTech Lyon AuRA, le Cluster Bio souhaite contribuer au développement des startups : notre rôle est d’apporter des connaissances techniques, commerciales, réglementaires sur ce secteur ainsi que d’aider au développement de nouvelles filières bio. Les startups ne doivent pas hésiter à participer à nos appels à projets pour bénéficier d’aides financières sur l’innovation, l’investissement bio ou la certification.

None

Interview réalisée par la FoodTech Lyon AuRA

Consulter leur page LinkedIn