Toutefois, les magasins bio annoncent également des ventes très dynamiques et se sont adaptés au contexte en multipliant les initiatives. Avec la crise qui s’installe depuis plus d’un mois maintenant et plus de 10 millions de salariés en chômage partiel, quel sera l’impact du pouvoir d’achat sur la consommation des produits bio ?  

Évolution des ventes en grandes surfaces

None

D’après les chiffres de Nielsen, le bio a été dopé par la crise sanitaire du Covid-19. En effet, l’écart entre le bio est le conventionnel est passé de 12 points à 23 points la semaine du confinement.

Plusieurs phénomènes peuvent expliquer cela : 

« Les produits bio, perçus comme plus naturels que les autres, restent recherchés par les consommateurs, surtout dans une période de doute, où les produits vus comme globalisés sont sous le feu des critiques. »

La fréquentation du commerce en ligne et de proximité : des canaux où le poids du bio est plus fort structurellement, joue mécaniquement en faveur de la croissance de ces produits. 

Le nombre de repas pris au foyer a augmenté à 3 repas par jour. Les références bio ont connu, au début du confinement, moins de ruptures que le conventionnel. Il est possible qu’il y ait eu des reports d’achat.

A noter, d’après IRI Vision Insight Bio, 15% des consommateurs ont arrêté́ de fréquenter les magasins bio. Les clients habituels de ces points de vente préférant, pendant les restrictions de déplacements, regrouper tous leurs achats dans le même magasin, favorisent également la croissance du bio en grandes surfaces.

Évolution des ventes en magasin bio

  • Biocoop annonce une stabilisation des ventes avec +20% de CA les trois premières semaines.
  • Naturalia a eu un taux de fréquentation triplé sur les premiers jours qui s’est ensuite stabilisé avec une consommation forte.  

Des ruptures recensées depuis le début du confinement sur les produits bio

Certaines catégories de produits ont connu de fortes ruptures dans la distribution dès l'annonce du confinement : les pâtes, le riz, les conserves de légumes, les sauces tomate, les plats cuisinés, les œufs et la farine. 

Après plus d'un mois de confinement, de fortes tensions se font encore ressentir sur ces deux dernières catégories.  Certaines entreprises ont dû réadapter leurs chaînes de production pour faire face à la demande, et sont confrontées à des difficultés d'approvisionnement en emballages.

Le Cluster Bio a mis en place un baromètre sur les approvisionnements Covid-19 pour recenser les difficultés d'approvisionnement et accompagner les entreprises.

Quel impact pour les transformateurs bio ?

D’après l’ANIA (Agence Nationale des Industries Agroalimentaires) :

  • 88% des entreprises estiment une perte de CA dont 26% une réduction supérieure à 50%,
  • 22% des entreprises estiment une hausse de CA.

C’est également notre ressenti lors de nos échanges avec les transformateurs bio et les entreprises qui ont fortement augmenté leur production (fabricants de produits bruts par exemple...) et d’autres, qui ne sont pas sur des secteurs porteurs vu le contexte (snacking, RHF…).

À noter toutefois, les initiatives des transformateurs bio se multiplient : confection de masques, de gels hydroalcoolique, livraison gratuite à domicile, nouveau format « famille » pour les biscuits, livraison de repas etc.

Que va-t-il se passer après le confinement ?  

Observation-covid-19-bio

Source : Kantar

Pour aller plus loin et suivre l'évolution de la situation, nous vous proposerons un webinar le vendredi 15 mai à 10h, pour préparer au mieux la suite. 

S'inscrire au webinar