En viticulture, le cuivre est l’un des rares fongicides autorisés en bio et bénéficie d’une autorisation de mise en marché en France.

Homologué contre le mildiou et contre la nécrose bactérienne, il est aussi reconnu pour ses effets secondaires sur le black rot. Indispensable pour les vignerons bio, le cuivre reste un produit naturel. Son sort fait toutefois débat.

« Mon rôle est de protéger la santé publique, donc je suis inquiet de la potentielle accumulation de cuivre dans le sol », déclarait ainsi le Commissaire Européen chargé de la santé, Vytenis Andriukaitis.

Le cuivre en viticulture bio, réautorisé pour 7 ans

Le 28 novembre dernier, l’Union Européenne a acté le renouvellement de l’autorisation du cuivre pour une durée de 7 ans à partir de 2019. Le renouvellement de cette autorisation s’accompagne d’une réduction des quantités de cuivre autorisées (passage de 6Kg/an/ha à 4Kg/an/ha dès le 1er février 2019). Consciente des difficultés techniques que cette évolution représente, l’Union Européenne a autorisé un lissage sur 7 ans.

Ainsi, les viticulteurs pourront avoir recours à des quantités plus importantes de cuivre lors des années à forte pression mildiou, sans toutefois dépasser le seuil des 28 Kg de cuivre par hectare sur 7 ans.

Des alternatives au cuivre en viticulture bio encore à l’étude

Le cuivre est un métal lourd et les débats autour de ses effets stérilisants sur les sols sont connus de tous les professionnels du secteur. Certains viticulteurs ont fait le choix d’essayer de se passer du cuivre dès lors qu’ils en avaient la possibilité.

C’est le cas de Benoît Braujou, dans l’Hérault. Certains extraits de plantes, comme les prêles ou les orties, mais aussi la chitine des crustacés, permettent de stimuler les défenses naturelles des vignes. D’autres plantes, comme le yucca, ont des propriétés fongicides, sans toutefois avoir la même efficacité que le cuivre.

Vers un Plan Cuivre national ?

Cette évolution réglementaire implique de pouvoir donner les moyens aux producteurs de s’adapter, d’être plus précis sur le positionnement des traitements : les faire au bon moment et au bon endroit.

C’est dans ce cadre que la FNAB demande au Gouvernement la mise en place urgente d’un Plan Cuivre, afin de donner les moyens aux organismes de recherche d’observer l’évolution du mildiou et d’analyser les impacts des usages actuels du cuivre, sa toxicité et celle des autres produits utilisés lors de la conversion en AB.

Ce Plan Cuivre devra aussi permettre la recherche d’alternatives au cuivre compatibles avec le cahier des charges biologique et de former les producteurs à leurs usages, tout en levant les freins réglementaires pour leur développement.

Même si la vague de fond existe et qu’elle répond aux aspirations d’un environnement plus sain et naturel, la production viticole bio reste fragile et exigeante. Et le manque aujourd’hui d’alternatives à l'utilisation du cuivre pourrait bien entraîner la filière dans une impasse.

La recherche, sous l’impulsion des politiques publiques a donc la porte grande ouverte pour accompagner ces évolutions.

Auteur : Thibault PÉCLET, Coop de France Auvergne-Rhône-Alpes.

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