La région Auvergne-Rhône-Alpes compte actuellement 3 417 entreprises de l’aval certifiées bio, soit une baisse de 4 % par rapport à 2023. Cette tendance à la baisse, observée depuis 2022, cache cependant des signaux encourageants pour 2024, avec une réduction des arrêts de certification (-5 %) et une augmentation des nouvelles entreprises bio (+32 %).

Distribution : Une légère baisse du nombre de magasins bio mais des signes positifs avec des ventes bio qui repartent à la hausse

En Auvergne-Rhône-Alpes, on compte 448 magasins spécialisés bio  en 2024, soit une baisse de 3 %. Malgré cette diminution, la région reste la deuxième en France pour le nombre de magasins bio, avec une baisse moins prononcée qu'au niveau national. Par ailleurs, le commerce de gros montre une légère croissance avec 673 entreprises certifiées, soit une augmentation de 2 %, notamment sur la filière viticole. Alors qu’on observe un nombre important d’arrêts de certifications bio des Grandes et Moyennes Surfaces (GMS), il y a davantage d'entreprises de e-commerce et de commerces de proximités certifiés bio.

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Si les Grandes Surfaces Alimentaires (GSA) (supermarchés …) restent le premier lieu d’achat des produits biologiques (48% au niveau national), on observe une  baisse de la part de marché depuis 2021, alors que celles des magasins biologiques, artisans et de la vente directe sont en hausse. 

En Auvergne-Rhône-Alpes, la consommation de produits biologiques  est plus forte en magasins spécialisés bio  et plus faible en GSA que la moyenne nationale. On observe également une dynamique plus forte sur la vente directe que les autres régions.

Le marché bio est évalué à 1,8 millions d'euros en Auvergne-Rhône-Alpes en 2024, soit en hausse de +1,8% ; une dynamique plus forte qu'au niveau national (+0,8% au niveau national).

C'est la région avec le plus d'achats de produits bio après l'Île-de-France

217€/habitant,c’est la valeur moyenne des achats de produits alimentaires bio par habitant en Auvergne-Rhône-Alpes, soit 18% de plus que la moyenne nationale.

Sources : Agence BIO - AND-International 2021 d’après Nielsen, Circana, Biolinéaires, INSEE et Agence BIO 

Une baisse du nombre de transformateurs bio

On dénombre 801 entreprises de transformation agro-alimentaires certifiées bio en Auvergne-Rhône-Alpes, soit une baisse de 4 % par rapport à 2023. Malgré cette diminution, Auvergne-Rhône-Alpes reste la première région française dans ce domaine.

  • On observe une baisse du nombre de certifiés dans la restauration rapide, les activités en lien avec l’élevage,  les brasseries (mais il y a un nombre de créations de brasseries tout de même notable), mais aussi pour les fabricants deproduits plus élaborés comme des plats préparés ou des condiments et assaisonnements. En revanche, il y a davantage de distilleries pour boissons alcoolisées et de traiteurs certifiés bio.
  • Les artisans-commerçants certifiés bio sont également en baisse de 8 %, avec 491 entreprises. Il s’agit surtout de boulangeries qui arrêtent souvent leur certification bio par choix (61 %) ou en raison de l'arrêt d'activité (24 %). Néanmoins, elles continuent de s’approvisionner en bio, et le secteur reste dynamique avec de nouvelles boulangeries se certifiant bio, dont 54 % sont entièrement bio.

 COMMENT VONT LES ENTREPRISES BIO EN AUVERGNE-RHÔNE-ALPES ?

En 2024, 75 % des entreprises bio ont vu leur chiffre d’affaires augmenter, soit une hausse de 22 points par rapport à 2023, bien que 19 % aient subi une baisse. Les ventes en magasins spécialisés bio et en grande distribution ont été les plus touchées par cette baisse, tandis que les ventes en restauration collective, auprès des industriels (BtoB), des grossistes, l’export, le e-commerce et la vente directe ont connu des croissances. Le marché de la restauration commerciale est resté stable avec une tendance à la hausse pour certaines entreprises. Début 2025, 68 % des entreprises ressentent une dynamique positive des ventes, 17 % une stabilisation et 15 % une décroissance. Les magasins bio et le e-commerce sont identifiés comme les circuits de distribution à développer en priorité en 2025, suivis par les grossistes et la restauration collective. Enfin, 68 % des entreprises prévoient de lancer de nouvelles gammes et/ou de nouveaux produits bio en 2025. Aussi, 41 % des entreprises prévoient d'intégrer d'autres labels, notamment des labels d’ancrage local (ex : Ma Région Ses Terroirs) et de commerce équitable.   
Voir les résultats complets de l'enquête

Quelles dynamiques sur les départements ?

En termes de nombre de transformateurs et distributeurs certifiés bio, le Rhône arrive en tête avec 662 entreprises, suivi par l'Isère avec 452 entreprises et la Drôme avec 441 entreprises. 

Le Rhône, l'Isère et la Drôme sont les départements avec le plus d'entreprises de l'aval certifiées bio, néanmoins c'est la Drôme (200) qui a plus de transformateurs que l'Isère (167).

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Du côté des arrêts
Le taux d'arrêt de certification bio des distributeurs (détail et grossistes) est plus élevé dans le Rhône (12%), l'Isère (11%), la Loire (11%) et la Savoie (10%).

Le taux d'arrêt de certification bio des transformateurs agroalimentaires est plus élevé dans le Rhône (16%), la Haute Savoie (16%), l'Allier (14%) et l'Isère (13%).

Du côté des nouveaux

La dynamique* du côté des distributeurs (détail et grossistes) est plus élevée dans le Puy-de-Dôme, la Haute-Savoie et le Rhône. Du côté des nouveaux transformateurs agroalimentaires, la dynamique est plus élevée dans le Puy-de-Dôme (10%), la Loire (10%),  l'Isère (9%). Au final,seul le Puy-de-Dôme connaît une dynamique de certification positive. 

*% de nouveaux par rapport au nombre de certifiés existants.

Solde entre les arrêts et les nouveaux certifiés bio en 2024
(Source : Agence Bio - Traitement Cluster Bio)

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En résumé

La région Auvergne-Rhône-Alpes montre des signes mitigés dans le secteur bio en 2024, avec une baisse globale du nombre d'entreprises certifiées bio, mais des indicateurs positifs comme une augmentation des nouvelles certifications et une réduction des arrêts de certification. Si les ventes de bio en grandes et moyennes surfaces (GMS) sont toujours en repli, notamment en lien avec une offre toujours plus réduite, les ventes de produits bio repartent en revanche légèrement à la hausse, tirées par les magasins bio et la vente directe. La région reste un acteur majeur du bio avec des perspectives optimistes pour 2025 du côté des entreprises de l’aval, néanmoins des inquiétudes émergent sur le manque de disponibilité de matières premières biologiques, en lien avec une baisse des surfaces agricoles bio.

💡Découvrez tous les chiffres de l'amont de la filière prochainement, dans un article de la FRAB AuRA.

Article réalisé dans le cadre de l'Observatoire Régional de l'Agriculture Biologique, avec le soutien financier du Ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire