L’œuf est tendance et se positionne de plus en plus comme une alternative à la viande.

Une alternative healthy à la viande appréciée des consommateurs bio

Les œufs sont en effet une très bonne source de protéines, contiennent du fer héminique et de la vitamine B12. Les œufs sont donc un très bon substitut à la viande, qui voit sa consommation diminuée depuis une dizaine d’année. Les œufs sont dans le top 3 des produits les plus consommés par les consommateurs de produits biologiques. En 2021, 60% d’entre eux en ont consommé !

Quel cahier des charges pour un œuf bio ?
Le cahier des charges de l’agriculture biologique permet de garantir que chaque poule dispose d’au moins 4m² en plein air au moins un tiers de leur vie et que les bâtiments ne doivent pas accueillir plus de 6 poules/m². L’alimentation des poules doit être bien évidemment bio et ne peut pas contenir d’acides aminés de synthèse et de facteurs de croissance.


Un marché de l’œuf bio perturbé

Selon l’Agence Bio, 9,5 millions de pondeuses biologiques ont été mises en place en France en 2021 (+ 8%/2020), dans 2 645 exploitations certifiées bio (+ 8 %/2021). Avec 468 exploitations en 2021 (+13%/2020), la région Auvergne-Rhône-Alpes est la première région en nombre de producteurs d’œufs bio, et la 3ème en nombre de têtes en 2021. La Drôme et l’Allier sont les plus forts producteurs d’œufs bio dans la région.

Si la production des œufs bio connaît une belle croissance en France, la consommation en œufs bio est plus complexe. Si on occulte le pic de consommation lié aux confinements de la crise covid, les achats des ménages ont progressé moins vite que la production en 2021 (+10% de chiffre d’affaires en 2021 vs 2019, contre +22% de poules pondeuses sur le même pas de temps selon l’Agence Bio).

Si la consommation d’œufs par les ménages est en recul de 6,3% par rapport à 2021 (CAM fin mars 2022), et notamment sur les œufs biologiques (-12,8%)  et plein air (-8,7%), les ventes restent néanmoins en progression par rapport à 2019 avec une hausse de 2,7% en volume sur les 8 premiers mois de l'année 2022. L'oeuf bio est en hausse de 4%, le plein air 19% et l'élevage au sol de 187%. D'après le Comité National pour la Promotion de l’Œuf, l’œuf reste la protéine animale la moins chère du marché malgré l’inflation.

Les œufs bio représentent aujourd’hui 14% des achats des ménages en œufs. On peut s’interroger si la forte présence des marques de distributeurs (MDD) sur les œufs bio n’a pas joué en leurs défaveurs en faisant de l’ombre aux marques nationales et régionales. Pour se différencier, la distribution spécialisée à tout intérêt à s’approvisionner auprès de producteurs bio locaux, mais ce n’est pas si simple.

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Comment s’approvisionner en direct auprès des producteurs ?

Les œufs commercialisés par un distributeur doivent obligatoirement avoir été emballés par un Centre d’Emballage d’œufs (CEO) agréé. Ces centres d’emballage assurent le calibrage, le marquage et le conditionnement avec les mentions obligatoires. Pour travailler avec un producteur local, un magasin bio doit donc s’assurer que l’exploitation est agréée, ou que l’agriculteur fait conditionner chez un CEO agréé. Au regard du coût engendré, ce sont souvent les exploitations de taille suffisante qui font la démarche.

Qu’est-ce qui change pour la filière œuf avec le nouveau règlement bio ?

Depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle réglementation bio impose 100% d’alimentation bio (plus de dérogation de 5% de protéines non bio), une baisse du taux d’alimentation en conversion, et l’obligation de poulettes bio. Itavi estime un surcoût de l’ordre de 15% (hors contexte de la guerre en Ukraine), en raison d’une baisse de la productivité et le coût de certains investissements. À plus long terme, d’autres évolutions réglementaires sont prévues : en 2037, les poussins devront être nés de reproducteurs issus d’élevage bio.

Reste à savoir si tous les consommateurs seront prêts à payer cette augmentation du coût de l’œuf bio. Cependant, l’œuf devrait conserver son image positive et il reste reconnu chez les consommateurs bio comme une alternative à la viande. Mais il faudra redoubler d’efforts auprès des consommateurs pour valoriser les plus-values de la production en agriculture biologique.


Sources : Agence Bio, FranceAgriMer. CNPO; Images : Pixabay