Interview d'Eric Landa, gérant du magasin Biocoop Valence

Peux-tu nous dire comment cela se passe en magasin ?

C’est un peu compliqué car nous sommes en redressement judiciaire depuis juillet. Nos charges énergétiques ont doublé avec la hausse du prix des énergies. Aujourd’hui, nous sommes plutôt sur une stabilisation des factures, nous restons donc optimistes.

Je tiens à maintenir la transparence auprès de mon équipe qui reste stable depuis des années. Nous recontactons les fournisseurs avec qui avec qui nous travaillons en confiance, pour redémarrer le partenariat.

Y-a-t-il des secteurs de produits qui fonctionnent mieux que d’autres ?

Nous avons freiné les commandes sur la cosmétique qui restent un secteur difficile à maintenir.

Nous avons également opté pour la consigne qui a mis un peu de temps à se développer. Désormais, il y a 5 grilles de récupération des bouteilles qui sont installées à l'entrée du magasin en collaboration avec Ma bouteille s’appelle Revient et un box à l’entrée pour recycler les contenants cosmétiques.

Côté produit, le Kombucha marche plutôt bien avec les grosses chaleurs que nous avons connus, c’est une nouvelle mode.

Dès que nous le pouvons, nous faisons rentrer des produits locaux pour faire vivre la bio, c’est l’ADN du réseau Biocoop : de beaux échanges avec les fournisseurs.

Qu’as-tu mis en place dans ton magasin pour renouer avec tes clients et tes fournisseurs ?

Toutes les semaines, nous animons le magasin selon les disponibilités des producteurs. Par exemple, jusqu’à la mi-octobre c’est la Foire au vin, où un sommelier prend plaisir à animer les produits.

Côté Fournisseurs, des offres promotionnelles sont mises en place : remises, bons d’achat qui peuvent aller jusqu’à 10% sur les fruits et légumes par exemple. Ces opérations sont très bien accueillies par les clients dans ce contexte inflationniste difficile et cela nous permet, d’une part de faire un focus sur les producteurs locaux et d’autre part de fidéliser nos clients.

Le digital a une place importante : nous avons fait appel à une Community manager qui gère notre communication et qui propose des focus sur chaque rayon du magasin.

Sur Google nous obtenons une bonne note car nous prenons également le temps de répondre à tous nos clients, car c’est important pour nous d’avoir leurs retours.

Selon toi, comment peut-on redonner un second souffle au bio ?

Qu’on abolisse le HVE ? Même si on n’est pas interpellé par les clients sur ce sujet, nous restons très vigilants sur ces différents « labels » qui n’ont pas de sens.

Il faut communiquer sur le bio et sa valeur ajoutée. Nous participons activement à la campagne Stop Mepris bio qu’on peut signer en caisse via le code QR.

Nous devons continuer le combat politique en étant les portes voix du bio. C’est ce que l’on a fait en passant par Bio Cohérence, le label pour une agriculture paysanne 100% bio et 100% France.

Nous devons faire des salons, montrer qu’on est là, communiquer sur la bio en général, sur ses valeurs, mettre en avant les producteurs bio et locaux en montrant leur savoir-faire...

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Merci à la Bioccop Valence pour cette interview !