Les chiffres du marché
Les ventes de bières, tous types confondus, ont baissé de 1.7% en volume et 0.2% en valeur entre 2023 et 2024. Malgré cette baisse, certains types de bières ont connu une croissance de leurs ventes en volume en 2024. C’est le cas des canettes(+4.2%), des bières sans alcool (+3.9%), des bières aromatisées (+14% de PDM), et des bières de spécialités (+0.5%). Les bières de luxe et les bières blondes spéciales ont enregistré, à l’inverse, une baisse (-10.3% et -2.1% respectivement) (Circana, tous circuits, 2024).
En 2024,les cidres, bières et autres boissons alcoolisées BIO ont connu une baisse des ventes de 1% en valeur. Les magasins bio ont pesé pour 8% des ventes (+0% en valeur vs 2023), derrière la vente directe (28%, +14% en valeur) et la grande distribution (60%, -7% en valeur), pour un total de 86M€ de ventes, soit 0.7% du marché bio (Source : And International/Agence Bio).
En GMS, les ventes de bières et panachés bio ont connu une baisse de chiffre d’affaires de -4.6% et une baisse en volume de -8.6% entre 2023 et 2024. En région Auvergne-Rhône-Alpes, c’est une baisse de -12.2% en valeur et -16.4% en volume. Cette baisse touche également les bières et panachés non certifiées bio, mais de façon moins importante (Circana, 2024).
Quelle place dans les rayons des magasins bio pour la bière bio locale ?
D’après une enquête du Cluster Bio menée auprès de 19 magasins bio de la région Auvergne-Rhône-Alpes, 60 à 75% des références présentes dans le rayon de ces magasins sont des bières issues de brasseries régionales. Ces derniers affirment également que c’est une boisson très recherchée en locale par les clients. Certains observent ainsi des ventes en légère hausse ou qui se maintiennent.

L’origine régionale de la brasserie et la proximité avec le lieu de vente sont souvent mis en avant dans les magasins bio visités. Des étiquettes affichant la distance séparant le magasin de la brasserie, le terme de « local » ou « producteur du coin », des affiches avec les fournisseurs… permettent aux consommateurs d’être assurer d’acheter une bière provenant d’une brasserie de la région. Travailler avec des brasseries locales proches de leur structure est également un des premiers critères de sélection pour les magasins bio.
Ayant été très démarchés par les brasseries régionales ces deux dernières, la plupart des magasins bio ne sont plus en recherche de nouveaux fournisseurs en bières. Cependant, certaines nouveautés et certains critères peuvent les amener à travailler avec une nouvelle brasserie ou à référencer de nouveaux produits. En effet, l’originalité de la bière est un des premiers critères de sélection. Aussi, d’autres boissons alternatives à la bière, comme le kombucha, le kéfir, le ginger beer et de manière générale les alternatives sans alcool, sont recherchées en local.


La qualité gustative, le rapport qualité-prix, le format de la bouteille et la possibilité de la consigner sont également des critères de sélection relevés par les magasins bio. La construction de partenariats durables dans le temps et les relations historiques que peuvent entretenir les magasins bio avec leurs fournisseurs de bières sont également très importantes.
L’origine régionale des matières premières (malt, houblon), pourrait être un critère de différenciation entre deux bouteilles similaires, même si celle-ci n’est pas le premier critère en raison du prix plus élevé, que le consommateur ne semble pas encore toujours prêt à payer.
Prix moyen d’une bière blonde 75 cL issue d’une brasserie régionale = 5.78€
Chiffre issu d’une moyenne de prix relevé dans 12 magasins bio de la région, sur 30 bouteilles
La consigne en croissance
Plus de 210 magasins bio en Auvergne-Rhône-Alpes proposent un bac de collecte de bouteilles de bières.
Les trois collecteurs régionaux, à savoir Pampa en Auvergne, Ma Bouteille S’appelle Revient dans le sud-est de la région et Revera (fusion de Alpes Consigne et Rebooteille) dans le nord-est, permettent le développement de la consigne et la multiplication des points de collecte et de structures utilisant des bouteilles consignées.

D’après les magasins bio interrogés, la demande des consommateurs est de plus en plus fréquente. Peu de difficultés sont rencontrées, la consigne étant une initiative semblant plutôt bien fonctionnée auprès des clients. Certains points de vigilance sont tout de même relevés, comme la communication à renforcer sur les bouteilles, la dépendance à l’enseigne nationale, et l’éventuel prix de la consigne, qui n’est pas toujours harmonisé entre les magasins.
En restaurant commerciale, la bière reste la première boisson consommée
En restauration commerciale, la bière est, avec le vin, la première catégorie de boissons consommées en 2024, avec 46% des sondés disant avoir consommés de la bière au restaurant (+ 2 pts vs 2023) (CGA by Nielsen IQ, 2024). Selon une enquête réalisée par la Fédération Nationale des Boissons (FNB) en octobre 2024 auprès de ses adhérents, 57% affirment que le marché de la bière en CHR est stable et 35% soulignent une baisse. L’évolution des chiffres d’affaires varie également entre les répondants (43% évoquent une progression, 35% une baisse), démontrant une stabilisation de la demande, impactant différemment les acteurs de la restauration. D’autre part, 80% des sondés déclarent avoir une offre en bières issues de brasseries artisanales comprise entre 5 et 15%, avec une poursuite de leur développement en 2025.
Les types de bières les plus populaires sont les bières classiques blondes, ambrées et rousses et les bières spéciales (supérieur à 5,5°). Les IPA et les bières sans alcool connaissent également un « essor notable » (Fédération nationale des Boissons, 2024). Selon une enquête portée par Nielsen IQ en février 2024, les bières pression sont préférées par 75% des consommateurs. Ces derniers sont également 22% à être attentifs à l’origine de la bière (derrière la couleur, le format et la catégorie) et plus de 50% souhaitent en savoir plus sur la provenance de la bière qu’ils consomment au restaurant. 25% recherchent des « marques locales » et 33% des « marques nationales » (CGA by Nielsen IQ, 2024).

De plus en plus de restaurants, cafés, food truck mais aussi hôtels s’approvisionnent ou souhaitent s’approvisionner en bières artisanales locales bio. Tout comme les magasins bio, la localisation de la brasserie est importante, ainsi que le rapport qualité-prix, la qualité gustative de la bière, mais aussi l’origine régionale des matières premières. Cependant, plusieurs structures font face à l’absence de la demande du consommateur pour ce type de boisson, et manquent de temps pour trouver des brasseries. Certains, et notamment les chaînes d’hôtels, préfèrent également passer par leur distributeur de boissons ou plateforme habituelle pour des raisons pratiques. La charte d’achat de l’enseigne peut aussi les contraindre dans leurs approvisionnements1.
1Enquête réalisée par le Cluster Bio auprès de 15 CHR
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