Les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) : l’engagement essentiel des Transformateurs et Distributeurs Bio
Les PAT, une dynamique en marche pour une alimentation locale et durable
Portés par des collectivités locales, les projets alimentaires territoriaux (PAT) ont l'ambition de fédérer les différents acteurs d'un territoire autour de la question de l'alimentation, contribuant ainsi à la prise en compte des dimensions sociales, environnementales, économiques et de santé de ce territoire. Leur force réside dans leur capacité à rassembler tous les acteurs de la chaîne alimentaire.
Aujourd’hui, la région compte plus de 60 PAT, couvrant des territoires variés. Ces initiatives s’appuient généralement sur un diagnostic territorial approfondi, qui permet d’identifier les forces, les faiblesses et les opportunités locales. Mais au-delà de ce diagnostic, l’enjeu actuel est de passer à l’action : structurer les filières, sécuriser les débouchés et créer des partenariats durables entre tous les acteurs. C’est dans cette phase que les transformateurs et distributeurs bio deviennent des partenaires incontournables.

Un rôle clé pour les transformateurs et distributeurs, mais des défis à relever
Les PAT ne peuvent aboutir sans l’implication des acteurs de l’aval, c’est-à-dire les entreprises qui transforment, distribuent et commercialisent les produits. Pourtant, leur mobilisation reste un défi pour les collectivités. Les transformateurs et distributeurs sont souvent peu disponibles pour participer aux réunions ou aux ateliers de concertation, en raison de leurs contraintes opérationnelles et de leur charge de travail. Aussi, certains perçoivent les PAT comme des démarches institutionnelles, sans lien direct avec leur activité quotidienne.
Pourtant, le rôle des entreprises est essentiel. Elle permettent de sécuriser des débouchés pour les producteurs locaux, de livrer leur expertise sur les besoins de l'aval, de se charger de la logistique et de développer de nouveaux circuits de commercialisation, etc... Les entreprises contribuent à la résilience alimentaire du territoire en créant des synergies entre production, transformation et consommation. Sans elles, les PAT risquent de rester des projets théoriques, sans impact concret sur l’économie locale.
Un exemple concret : le pois chiche bio à Valence Romans Agglo
À Valence Romans Agglo, un projet emblématique illustre la puissance de la coopération entre acteurs locaux. Porté par la Valence Romans Eau (VRE), ce projet vise à développer la culture du pois chiche bio pour protéger la ressource en eau et réduire la présence des produits phytosanitaires de synthèse.
Un groupe de producteurs a été accompagné pour produire du pois chiche bio, tandis que des transformateurs locaux, tels que AB Epluche, Atelier Végétal, Falafel&Co, Le Bon Sens et la Sève, Hari&Co etAgricourt, ont été intégrés dès le départ pour assurer des débouchés. La restauration collective a été identifiée comme un levier pour valoriser le pois chiche bio produit. Une phase d’expérimentation de produits à base pois chiche bio a été menée dans les restaurants scolaires, en lien avec les transformateurs.

Ce projet est le fruit d’une collaboration étroite entre plusieurs structures : Cluster Bio, Agribiodrôme, la Chambre d’Agriculture, Agricourt, Ceresco, avec le soutien de VRE et de l’Agence de l’Eau. Il montre comment les PAT peuvent créer des ponts entre production, transformation et consommation, tout en répondant à des enjeux environnementaux et sociaux majeurs.
Le bio dans les PAT : un atout pour les territoires et les populations

Intégrer le bio dans les PAT est une nécessité. Le bio permet de protéger les ressources naturelles, notamment en réduisant l’impact des produits phytosanitaires de synthèse sur l’eau et les sols, notamment autour des points de captage d’eau potable. Il répond également à l’obligation légale d’avoir 20 % de bio en restauration collective, et les PAT sont un outil pour y parvenir.
Le label AB est le seul reconnu publiquement avec un cahier des charges exigeant, garantissant une baisse significative des intrants chimiques. Pourtant, le bio reste parfois un sujet sensible pour les élus, qui craignent des clivages politiques et agricoles. Pourtant, c’est un levier concret pour améliorer la qualité de l’eau, valoriser les acteurs locaux et répondre aux attentes des consommateurs, de plus en plus demandeurs de transparence et de durabilité.
Territoire Bio Engagé : valoriser l’engagement des acteurs locaux
Le dispositif Territoire Bio Engagé est un outil précieux pour mettre en lumière les collectivités et entreprises engagées dans le bio. En Auvergne-Rhône-Alpes, plusieurs territoires l’ont adopté pour valoriser les agents qui travaillent à l’introduction du bio dans les cantines, créer une dynamique collective autour d’un engagement commun et faire du bio un marqueur durable pour le territoire. + d'infos sur TBE

Le Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes joue un rôle d’interface entre les PAT et les transformateurs/distributeurs bio. Son action permet de représenter les entreprises dans les instances de gouvernance des PAT et faciliter les échanges avec les transformateurs.
A l’heure du changement climatique, la coopération est indispensable pour bâtir des territoires plus résilients. Les PAT offrent une opportunité aux transformateurs et distributeurs bio de s’inscrire dans une dynamique territoriale porteuse de sens. En s’impliquant, ils peuvent bénéficier de débouchés locaux et de partenariats durables, contribuer à une alimentation plus saine et résiliente, et renforcer leur ancrage territorial auprès des consommateurs.